Conditions de travail en Europe : les inégalités augmentent

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Les conditions de travail tendent à se dégrader en Europe et contribuent à renforcer les inégalités sociales entre travailleurs, notamment en matière de santé.

Telle est la conclusion tirée à l'issue d'un séminaire de deux jours organisé fin mars à Bruxelles par l'ETUI. Destiné initialement à la communauté des chercheurs, cet événement a attiré un public bien plus large de quelque 170 participants. La preuve que, même en temps de crise économique, la question des conditions de travail reste plus que jamais un enjeu de société majeur.

Malgré la diminution des emplois industriels au cours des vingt dernières années, les risques physiques (bruit, vibrations, températures extrêmes, exposition aux poussières, etc.) ne diminuent pas et concernent toujours plus de 20 % des travailleurs en Europe, montre l'enquête européenne sur les conditions de travail de 2010.

Les premiers résultats d'une enquête française indiquent que cette intensification du travail va de pair avec une insatisfaction des travailleurs par rapport aux conditions d'exercice de leur travail, de plus en plus de travailleurs se plaignant de ne pas disposer d'assez de temps pour faire leur travail correctement. L'impact des facteurs psychosociaux sur la manière dont les travailleurs perçoivent leur santé est également épinglé dans une recherche belge selon laquelle seulement un tiers des travailleurs ayant un travail exigeant sur le plan émotionnel s'estiment capables d'effectuer ce travail quand ils auront 60 ans.

La dégradation des conditions de travail touchent plus fortement les travailleurs des entreprises des segments les plus bas dans la chaîne de création de valeur et ceux qui occupent les positions les vulnérables et les plus marginales dans le processus de production, indique une recherche sur les jeunes travailleurs en Italie. Parmi ces travailleurs de moins de 35 ans, les "cols bleus" disposant d'un faible niveau de formation sont plus en proie à des problèmes de santé physique et psychologique que les "cols blancs". Une étude espagnole enfonce le clou : le risque d'un état de santé mentale pauvre frôle les 90 % parmi les travailleurs manuels immigrés de moins de 31 ans.

Aux inégalités déterminées par le statut du travailleur, son type de contrat et d'employeur, s'ajoute une dimension de genre : près d'un tiers des travailleuses en Europe travaillent plus de 70 heures par semaine si l’on additionne leur travail rémunéré et les tâches domestiques.

Auteur : ETUI.

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