Evaluer et prévenir les risques pour réduire l'absentéisme

Classé dans la catégorie : Général

L'absentéisme est en hausse et il a de plus en plus des causes professionnelles. Tels sont les deux principaux enseignements d'un récent baromètre sur les arrêts de travail réalisé par l'institut BVA auprès de 302 DRH et 1497 salariés (1).

Hausse régulière de l'absentéisme

Au cours de l'année 2016, 40 % des salariés français ont été arrêtés au moins une fois. En moyenne, les salariés ont eu 14,2 jours d'arrêts. Cela se traduit par un taux d'absentéisme de 3,9 % pour l'année 2016 dans les entreprises de plus de 50 salariés en France. Parmi l'ensemble des arrêts posés, les arrêts courts sont majoritaires : l'enquête recense 39 % d'arrêts de 1 à 3 jours, 25 % d'arrêts de 4 jours à 1 semaine. 29 % ont une durée d'une semaine à 3 mois et 7 % sont des arrêts longs d'une durée supérieure à 3 mois.

Le tableau ainsi brossé est d'autant plus inquiétant que, selon l'enquête, une proportion conséquente de salariés ne pose pas d'arrêt dans des situations qui, pourtant, le nécessiterait : 31 % se rendent à leur travail et 10 % préfèrent poser un congé (y compris RTT). Une démarche qui va à l'encontre des idées reçues et qui s'explique, par la volonté de ne pas voir leurs revenus baisser ainsi que par leur charge de travail.

27 % des arrêts ont une cause professionnelle

Autre enseignement de l'enquête : 27 % des arrêts de travail auraient une cause professionnelle. Ce score est en augmentation de 7 points par rapport à l'édition 2016 du baromètre. Selon les salariés, les difficultés professionnelles à l'origine des arrêts sont principalement liées à la charge de travail (60 %), l'environnement physique de travail (42 %) ou encore les mauvaises relations avec la hiérarchie (40 %) et le manque de reconnaissance (40 %). Cette réalité est en revanche mal cernée par les DRH interrogés : seuls 2 % attribuent aux arrêts de travail dans leur entreprise une cause professionnelle.

Document unique et diagnostic RPS

Ces résultats mettent en lumière les fortes marges de progression qui existent en matière d'évaluation et de prévention des risques professionnels. Une autre enquête menée auprès de 300 entreprises de plus de cinquante salariés et rendue publique ce mois-ci permet d'expliquer pourquoi. Elle a en effet établi que si 84 % d'entre elles avaient réalisé un document unique d'évaluation des risques, un quart d'entre elles n'a cependant pas mis en place, par la suite, un plan de prévention et de réduction des risques. Autre lacune identifiée : moins d'une entreprise sur deux (48,3 %) a réalisé un diagnostic des risques psychosociaux alors que ceux-ci sont une cause prépondérante de l'absentéisme. C'est regrettable car, correctement réalisés, le document unique et le diagnostic RPS sont des outils permettant de mieux cibler les risques présents dans l'entreprise et ainsi de s'attaquer aux causes de l'absentéisme.

Pour aller plus loin :

  1. Troisième baromètre Réhalto sur les arrêts de travail, juin 2017.
  2. Une entreprise sur quatre n'a pas de plan pour prévenir les risques professionnels”, BFMTV, 19/06/17.

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