Depuis plusieurs semaines, EDF et Areva mettent une pression sans précédent sur l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) pour imposer la validation des pièces défectueuses de l’EPR de Flamanville. Et pour cause : les enjeux sont énormes.
Cet avis de l'ASN intervient à la suite de deux journées de débats intenses entre experts sur les anomalies de la cuve de l'EPR de la Flamanville et son couvercle. Ces experts sont unanimes : les deux pièces ne sont pas conformes. Pour nous, la conclusion est sans appel : la cuve doit être rejetée, tout comme son couvercle.
Aujourd’hui, l’ASN a rendu un avis provisoire. Elle souligne que l’anomalie constatée réduit les marges en matière de sûreté. Mais elle accepte que ces pièces soient utilisées en l'état à la condition de contrôles supplémentaires et de la fabrication d'un nouveau couvercle à installer d'ici fin 2024. Toujours sous conditions, elle ouvre donc la voie à une mise en service de l'EPR de Flamanville au détriment de la sûreté nucléaire. Un refus de l’ASN signifierait tout simplement la fin de l'industrie nucléaire française. Une pression à laquelle le gendarme du nucléaire français n’a pas pu résister dans une affaire devenue très politique. En savoir plus...
Auteur : Mehdi, pour l’équipe énergie de Greenpeace.
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