«Back office» contre «front office», quel rôle jouera le travail dans le vote au premier tour ?

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La transformation de la France en une société de services a redistribué les rôles sociaux entre ceux dont le travail se fait dans la lumière et une classe de serviteurs, dont le travail est invisible.

Ce clivage est primordial pour comprendre comment se structure la vision qu’ont les citoyens de leur place dans la société et le choix du candidat qui les représentera le mieux.

Verra-t-on s’affronter, le 23 avril prochain, la France du back office contre celle du front office, observées par celle du… post office c’est-à-dire les retraités? Le clivage fondé sur l’expérience vécue du travail est en effet primordial pour comprendre comment se structure la vision qu’ont les citoyens de leur place dans la société, leurs aspirations sociales et, partant, le choix du candidat qui les représentera le mieux. D’ordre plus phénoménologique que statistique, cette distinction complète les oppositions en termes d’inclusion ou d’exclusion, de niveau de diplôme, d’intégration à la mondialisation, de dispersion géographique ou de sédentarisation. Elle renouvelle l’analyse en terme de classes sociales en réinstallant le travail au centre de la compréhension politique.

En une quarantaine d’années, l’individualisation, la globalisation puis la numérisation ont largement transformé la France en une société «orientée client». Impulsif, capricieux, versatile, parfois tyrannique, le client n’est pas seulement roi, il impose son empire à la France. Et cette mutation silencieuse n’est pas sans conséquence sur la redistribution des rôles sociaux et la manière de vivre son travail, selon que l’on se sente appartenir au back office de la société de service ou à son front office; selon que l’on se tienne dans l’invisibilité du travail contraint au service des autres ou dans la lumière du travail visible et reconnu comme tel. Lire la suite de l'article...

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