Qui dit RSE, dit capital humain, et donc investissement en santé-sécurité

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Le pilotage d’une politique de RSE ne concerne pas uniquement les grandes entreprises. Même si les PME et TPE ne sont tenues actuellement par aucune obligation légale, leur capital humain les pousse à donner du sens à leurs performances.

D’après une récente étude de l’organisme France Stratégie, la RSE procure un gain de performance en moyenne de l’ordre de 13 % par rapport aux entreprises qui ne l’introduisent pas, en particulier quand elle relève de l’initiative volontaire et non de mesures contraignantes. Un argument de poids pour mettre en place une stratégie de responsabilité sociétale dans les PME et TPE.

Performance globale

En repensant leur business model à la lumière des exigences de la responsabilité sociétale des entreprises, les PME peuvent se donner de nouvelles chances d’innover, de réduire leurs risques et de gagner de nouveaux marchés. 26,8 % d’entre elles, selon le baromètre RSE des PME de 2013, ont d’ailleurs déjà entamé cette démarche. Aujourd’hui, la notion de performance d’une société ne peut plus être liée à un seul acteur. "Nous sensibilisons d’abord les entreprises sur la notion de performance globale puis sur la RSE", confirme Renaud Reynes, responsable développement durable de la CCI de la région Paca, à l'occasion du congrès Planète PME, le 18 octobre 2016. Les PME et TPE doivent garder en tête qu’une stratégie RSE concrète permet de se démarquer dans un milieu compétitif. Les entreprises qui ne développent pas de démarches d’achats responsables, par exemple, s’exposent à une éventuelle exclusion de certains marchés. Les grands groupes et collectivités territoriales, mettant eux-mêmes en place des politiques RSE, sont de plus en plus sensibles au fait que leurs futurs fournisseurs soient écologiques et éthiques.

Vision

Généralement intuitive, la stratégie des PME est rarement formalisée. Néanmoins, la question de la vision revêt une dimension cruciale dans ce type de structures où le processus stratégique repose surtout sur les épaules du dirigeant. "Il appartient au chef d’entreprise d’avoir cette démarche au sein de sa société", prévient Philippe Jaouny, président Ile-de-France de la Fédération des entreprises de propreté. "C’est une démarche citoyenne", continue-t-il. Dans les TPE et PME, l’influence du gestionnaire est généralement plus forte et même primordiale. Son engagement personnel est une condition indispensable pour provoquer l’adhésion de ses salariés et mettre en place des changements effectifs.

Capital humain

Une plus large vision de la performance va se caractériser par la notion de capital immatériel. Il consiste en la richesse de l’entreprise qui ne se lit pas dans les états financiers, et recouvre à la fois le capital client et humain, le capital savoir mais aussi celui organisationnel. "À l’origine, on ne parle de l’entreprise qu’au travers de ses chiffres. L’information financière est utile mais ne suffit pas. L’information non-financière est utile pour tout l’environnement de l’entreprise en interne et en externe", remarque Philippe Arraou, président du conseil de l’Ordre des experts-comptables. La notion de relation humaine au sein de l’entreprise va être de plus en plus déterminante dans la stratégie globale. Il s’agit en fait de répondre à la question : comment construire une équipe à partir d’une idée ?

Investir dans la santé-sécurité

Une PME ou une TPE ne peut grandir qu’en conservant la valeur affective de ses collaborateurs. Pour cela, l’une des démarches peut être d’investir dans la prévention en matière de santé et de sécurité. Les résultats vont vite se ressentir avec une baisse de l’absentéisme et une hausse de la productivité. De solutions simples permettent concrètement d’améliorer les conditions de travail de ses salariés sans faire d’investissements financiers importants. Ainsi, faire participer ses collaborateurs à l’élaboration du document unique d’évaluation des risques professionnels, obligatoire depuis 2001, permet démontrer l’importance de son équipe en anticipant l’amélioration de son bien être. Or, selon une étude réalisée en 2015 par l’Institut Viavoice, 49% des dirigeants de TPE et 9% de PME considèrent que leur activité ne représente pas de risque particulier et ne voient pas l’intérêt de ce document unique. Néanmoins, 84% des chefs de PME et 70% des TPE déclarent disposer d’outils pour faire une bonne évaluation. Les intentions semblent être là, mais leurs mises en œuvre restent timides.

Recherche de sens

"Une entreprise ne se comprend pas comme un contexte isolé, elle s’intègre dans un écosystème. Le réseau social est aussi important que le capital humain", insiste Fanny Letier, directrice exécutive à la direction Fonds propres PME de BPI France. 66,8% des PME qui ont répondu au baromètre RSE 2013 l’ont bien compris puisqu’elles ont avant tout la volonté d’améliorer les conditions de travail et le dialogue social. L’un des tout premiers bénéfices de la RSE va être une meilleure implication des salariés dans l’activité de la société. "Nous sommes face à un sens sociétal au sein de nos PME qui est très nouveau. Les clients sont eux aussi à la recherche de sens avec des services individuels de plus en plus personnalisés", constate Hélène Valade, présidente de la plateforme nationale d’actions globales pour la RSE. Un cercle vertueux : des dirigeants et collaborateurs trouvant sens à leur activité ne pourront que la développer en innovant.

 

 

 

 

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