Le point sur les normes pour les vêtements multirisque

La marque LMA a organisé son RISK TOUR pour faire le point sur leur gamme de vêtements multirisque et les normes auxquelles la gamme peut répondre. Cette petite formation était avant tout destinée aux distributeurs d’EPI qui peuvent être confrontés à des demandes.

Lors de cette réunion, le formateur a d’abord rappelé que le distributeur engage maintenant sa responsabilité en cas d’accident de par son rôle de conseil. Il est donc important de connaitre les normes qu’il faut respecter en fonction de l’utilisation des vêtements de protection.

Si un client « débarque » dans le magasin en demandant « je veux une tenue ATEX », il faut aller un peu plus loin pour bien déterminer le vêtement adapté.

Les différentes problématiques

Voici une sélection des principales problématiques rencontrées. A chaque problématique correspondent une ou plusieurs normes.

Dans tous les cas de figure, il ne faut pas oublier qu’un EPI est là pour éviter répercutions d’un accident sur le corps humain, pas pour y résister. Cela veut dire que le pantalon ou la veste peut finir à la poubelle à la suite d’une projection de matière parce que le tissu est abimé, et c’est normal. Après avoir absorbé les conséquences de la projection le tissu n’est plus apte à résister à une seconde agression.

Pour les vêtements multirisques, il faut être conscient que ce ne sont pas des vêtements destinés à un usage en particulier, s’ils protègent des conséquences d’un arc électrique, ce n’est pas une tenue d’électricien. Cette gamme de vêtements est destinée aux personnes qui vont travailler dans un environnement avec des risques spécifiques sans qu’ils soient forcément du métier. Par exemple un peintre qui va intervenir dans une zone avec des produits chimiques ; il ne va pas les manipuler, mais pourrait subir des projections à cause d’une erreur de manipulation.

Environnement avec des produits chimiques

Comme expliqué juste avant, on peut être amené à intervenir dans une zone où l’on risque des projections accidentelles de produits. Dans ce cas, des vêtements avec un effet déperlant protègeront momentanément des effets corrosifs ou toxiques de produits chimiques, ce qui laisse le temps d’enlever le vêtement avant que le produit ne traverse le tissu.

Protection contre la chaleur

On peut rencontrer différents types de chaleur : flamme, convection, radian ou métal en fusion. Là encore, il faut bien définir l’environnement et le critère de performance adapté.

Utilisation en zone ATEX

Un vêtement « ATEX » n’existe pas, ce n’est qu’une appellation usuelle. Par contre, il existe des tissus spécifiques qui évitent l’accumulation d’électricité statique. Un fil de carbone est intégré dans la trame du tissu.

Les arcs électriques

Cette gamme de vêtements multirisque n’est pas adaptée aux électriciens de métier qui vont avoir des tenues protégeant de l’ensemble des risques qu’ils peuvent rencontrer lors de leurs interventions. Mais on peut avoir besoin de se protéger des conséquences d’un arc électrique.

La visibilité

La question à poser est « C’est pour une intervention de jour, de nuit ou les deux ? » et la seconde « Intervention sur route, autoroute ou ailleurs ? ». Les réponses vont permettre de déterminer le bon type d’EPI et limiter plus ou moins les choix.

Les normes en question

Tout d’abord, il faut savoir qu’il y a 3 catégories d’EPI en fonction des risques encourus (règlement 2016/425) :

Cat.
Niveau de risque Certification
I Risque mineur Auto-certification
II Risque important Examen de type CE
III Risque grave ou mortel Examen de type CE + contrôles réguliers

Les normes qui ont été abordées sont les suivantes :

EN 13688 + A1

Cette norme concerne l’étiquetage et la garantie de l’innocuité de l’EPI (il ne doit pas apporter un risque à l’Homme). Cette norme ne garantit pas un EPI à elle seule.

EN 14404

Cette norme est là pour protéger de la « maladie des carreleurs », c’est-à-dire qu’elle concerne la protection des genoux. La certification concerne un ensemble pantalon plus genouillère précis. Changer de marque de genouillère supprime la conformité de l’ensemble.

EN 13034

Les vêtements conformes à cette norme offrent une protection contre les projections de produits chimiques grâce à un effet déperlant. L’imprégnation du traitement doit être refaite tous les 5 lavages. Il existe 2 types :

  • Type 6 : protection du corps entier
  • Type PB6 : protection partielle

Les vêtements sont conçus pour ne pas offrir de « réserve » (pas de revers ou rabats).

EN 11611

C’est la norme dite « soudeurs ». Elle est normalement couplée à la norme EN 11612.

Cette norme garantie contre les effets de la chaleur et du feu lors d’une exposition de courte durée. Elle est déclinée en 2 classes de protection.

EN ISO 11612

Cela concerne la protection contre la chaleur avec une limite dans le temps et de température pour chaque critère. Il existe 6 critères de performance :

  • A : propagation des flammes
  • B : résistance à la chaleur par convection
  • C : résistance à la chaleur radiante
  • D : résistance aux projections d’aluminium en fusion
  • E : résistance aux projections de fer en fusion
  • F : résistance à la chaleur de contact

EN 1149-5

C’est la norme « ATEX » pour les vêtements. Comme dit précédemment, c’est une appellation. Les vêtements conformes à cette norme garantissent une non-accumulation de l’électricité statique. Mais cela ne vous protègera pas si vous portez un téléphone non ATEX !

EN 61482-2

Les vêtements conformes à cette norme sont capables de résister aux conséquences thermiques d’un arc électrique. Là encore, cette norme sera souvent couplée avec la EN 11611 et la EN 11612.

EN 20471

C’est la norme « route » haute visibilité. Il existe 3 classes qui définissent le pourcentage de tissu fluorescent (jaune, orange ou rouge) qui garantit la visibilité de jour ainsi que le pourcentage des bandes rétroréfléchissantes pour la visibilité de nuit.

Pour information, il est reconnu que le jaune fluo attire plus les insectes.

Le jaune fluorescent sera plus visible au lever et coucher du soleil alors que l'orange fluorescent sera plus visible en journée.

EN 17353

C’est la norme dite « Décathlon », ils sont à l’origine de cette norme. Les vêtements qui y sont conformes assurent une meilleure visibilité du porteur de jour et/ou de nuit. La différence réside dans le choix des couleurs plus larges et le pourcentage de tissu fluorescent et/ou rétroréfléchissant.

Tissu

Il existe deux types de tissu :

  1. Les probants, leur résistance est obtenue par un bain (il faut donc renouveler ce bain régulièrement)
  2. Les inhérents, leur résistance provient des caractéristiques du tissu

Lavage

Il existe 3 types de lavages :

  1. Domestique (à la maison)
  2. Industriel
  3. A sec

Dans le cas du lavage industriel (norme EN 15797), tous les EPI conformes garantissent un maintien du niveau de protection jusqu’à 50 lavages industriels. Une étiquette spéciale donne les indications nécessaires sur le type de lavage. Une garantie du maintien dimensionnel du vêtement est également apportée.

Cet article est un aperçu des normes utilisables dans des environnements plus exigeants que la moyenne. Le détail sur les normes est superficiel mais le but est de donner une vision d'ensemble sur les choix offerts par les vêtements de protection répondant à de multiples risques. En espérant qu'il vous soit utile et qu'il vous amène à vous poser les bonnes questions pour choisir le meilleur EPI par rapport à votre environnement de travail.

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