La grande distribution, face à des mutations profondes, un secteur en ordre de marche

Concurrence, changement d’habitudes des consommateurs, essor des drives, inflation… Pour s’adapter à ces changements profonds, supermarchés et hypermarchés doivent revoir leur stratégie commerciale. Une réorganisation qui ne peut se faire sans prendre en compte la santé et la sécurité au travail et la prévention des risques professionnels.

« La grande distribution revient de loin », c’est le constat de François Fougerouze, ingénieur-conseil national à la Cnam, en charge du comité technique du secteur agroalimentaire. Avec quelque 700 000 employés, c’est l’un des premiers employeurs du pays, mais c’est aussi un secteur à forte sinistralité. « Pour une raison simple : des activités liées à la réception, jusqu’aux postes d’encaissement, en passant par le déchargement et la mise en rayon, les manutentions manuelles sont légion », résume le préventeur.

« 85 % des postes occupés par les employés des supermarchés et hypermarchés sont des postes de main-d’œuvre, qui induisent des contraintes physiques », confirme Renaud Giroudet, directeur affaires sociales, emploi, formation, à la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Dans ces magasins, 54 % des accidents sont liés aux manutentions manuelles et 20 % aux chutes de plain-pied ou de hauteur, selon la Cnam : entorse de la cheville en tombant d’un marche-pied lors de la mise en rayon, glissade sur une flaque d’huile… « Sans oublier les risques de l’agroalimentaire au sein des laboratoires de boulangerie, boucherie ou poissonnerie, précise Séverine Demasy, expert d’assistance-conseil à l’INRS. Cela englobe ceux liés aux machines, à l’aménagement de l’espace, aux meubles réfrigérés, aux poussières de farine, à l’usage de couteaux… »

Or, depuis une quinzaine d’années, le secteur a progressé en termes de santé et sécurité au travail, en investissant notamment dans de nouveaux équipements. Et ce, grâce à l’adoption d’une série de recommandations de la Cnam (voir l’illustration page suivante). « Elles ont été un élément moteur dans l’évolution de la politique du secteur en matière de prévention, confie Renaud Giroudet. Elles ont l’avantage d’être de bonnes pratiques – qui plus est d’origine paritaire –, plus faciles à s’approprier qu’une norme imposée. » Lire la suite du dossier...

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