Télétravail & pratiques addictives en période de crise

visuel du livre Télétravail & pratiques addictives en période de criseLa crise sanitaire et économique présente depuis plusieurs mois déjà a de lourdes conséquences sur le monde du travail. En effet, si lors du premier confinement, le télétravail est devenu la règle impérative pour tous les postes qui le permettaient, il ne s’est pas limité à cette période. En effet, nombreux sont les Français à l’avoir poursuivi pendant les premiers mois du déconfinement, et à présent, le reconfinement généralise à nouveau le télétravail pour tous ceux qui le peuvent. Or le passage du présentiel au télétravail n’est pas sans risques en ce qui concerne les pratiques addictives avec ou sans produits psychoactifs. C’est dans ce cadre que GAE Conseil a publié une étude exclusive avec l’institut Odoxa sur le sujet du télétravail et des pratiques addictives en période de crise. GAE Conseil organise également une table ronde en ligne sur ce sujet avec différentes entreprises et institutionnels le 19 novembre à 9h : https://gaeconseil.fr/rencontres/.

Des pratiques addictives plus fréquentes en télétravail qu’en présentiel

Le sondage révèle ainsi que les trois-quarts des Français jugent que les salariés ayant une addiction risquent de consommer davantage en télétravail. Les salariés déjà fragilisés sont donc exposés à un danger supplémentaire lorsqu’ils sont en télétravail. En effet, 41% des salariés considèrent que les pratiques addictives sont fréquentes en télétravail, soit 10 points de plus que sur le lieu de travail. Cela peut s’expliquer par le bouleversement de la frontière entre vie professionnelle et vie privée, impliquée par le télétravail, ainsi que par l’éloignement du collectif de travail et de la ligne managériale. Ainsi, la quasi-totalité des pratiques addictives sont plus importantes en télétravail selon la majorité des Français. En tête des risques impliqués par le télétravail, le développement de la solitude (81% des salariés), le temps passé devant les écrans (77%), puis la consommation de tabac (71%) et enfin d’alcool (66%). Une autre addiction accrue par le télétravail est le workaholisme (addiction au travail), pour la moitié des Français, et surtout 61% des télétravailleurs.

Une détection des addictions encore plus difficile

Face à ces risques accrus, un accompagnement s’avère encore plus nécessaire. En effet, l’étude révèle que 8 salariés sur 10 estiment que le télétravail rend plus difficile la détection des conduites addictives ; l’attention portée à ce sujet doit donc être amplifiée. Ainsi, les managers eux-mêmes (77%) considèrent qu’ils doivent redoubler de vigilance pour s’assurer qu’un salarié en télétravail n’ait pas de pratique addictive. En effet, le sujet des addictions, déjà difficile à aborder en présentiel, le devient encore plus en télétravail, du fait de la distance physique avec les collègues et managers, de l’accès facilité aux produits, de l’arrêt des politiques de dépistages alcool et stupéfiants pour les entreprises qui les pratiquaient… Mais cela est également dû au sentiment que la question des pratiques addictives en milieu professionnel relèverait de l’ordre privé, sentiment d’autant plus accentué par des équipes en télétravail pour les managers. Or la responsabilité de l’employeur reste la même en télétravail, lorsque la consommation a lieu dans l’espace domestique. Ainsi, même lorsqu’une conduite est détectée par l’entreprise, 72% des managers et des télétravailleurs estiment qu’il est plus difficile d’aborder le sujet avec les salariés en question s’ils sont en télétravail.

Les résultats cette étude dévoilent ainsi un questionnement et les difficultés des Français face aux risques accrus induits par le télétravail dans ce contexte de crise sanitaire. Il est donc aujourd’hui essentiel que les employeurs accordent une vigilance particulière face aux addictions en télétravail, en adaptant leurs politiques de prévention de la santé au travail aux enjeux du distanciel, par l’accompagnement des salariés et la formation des managers.

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