Face au malaise des policiers : une réforme en profondeur plutôt que des psychologues

Faire une épidémiologie des suicides au travail n’est pas chose aisée. D’abord parce que ces événements restent heureusement rares. Mais surtout parce qu’un suicide peut rarement s’expliquer par une cause unique. Les « autopsies psychologiques », quand elles sont réalisées, risquent de surestimer les causes personnelles. Dès lors qu’une fragilité ou une faille est détectée, elle devient la principale suspecte, alors que tous les gens « fragiles » ne mettent pas fin à leurs jours.

C’est pourquoi il est important de comprendre les processus sociaux qui conduisent à ce geste fatal, le sens que les policiers donnent à leurs difficultés et aux actes suicidaires. En 2003-2005, j’ai dirigé une étude collective par observation et entretiens sur le stress dans quatre commissariats (trois en banlieue parisienne et un dans une ville du sud-est de la France) et accompagné longuement des brigades de police-secours.

J’ai depuis, par des interventions ponctuelles, suivi les évolutions des conditions de travail dans la police. Les constats faits en 2004-2005 sont, malheureusement, toujours d’actualité. Si durant notre présence auprès des policiers aucun suicide n’a été à déplorer, nous avons recueilli plusieurs histoires et témoignages. Lire la suite de l'article...

 

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