La Méridionale, compagnie maritime qui assure les liaisons maritimes quotidiennes entre la Corse et Marseille, teste ce jour une solution écologique afin de réduire son empreinte environnementale : la connexion électrique de ses navires à quai à l'aide de Gaz Naturel Liquide (GNL). Pionnière dans ce domaine, elle est la première compagnie maritime en Méditerranée à avoir connecté électriquement ses navires à quai dans le port de Marseille fin 2016.
Les bateaux émettent des particules fines, une pollution qui peut engendrer des risques pour la santé des riverains. La Méridionale est la première et la seule compagnie circulant en Méditerranée équipée d'un système de branchement à quai pour ses navires. Un branchement qui met fin à la fois aux émissions polluantes mais aussi aux nuisances sonores. Une solution qui répond à un réel enjeu sociétal, la pollution de l'air étant de moins en moins tolérée par les citoyens et par les politiques.
La connexion électrique des bateaux a déjà fait ses preuves à Marseille, la ville de France la plus chargée en particules fines. Selon Air Paca, le trafic maritime des passagers représente 15 % de la pollution de la cité phocéenne. « Opérationnel depuis fin 2016, le branchement des navires à quai réduit notablement les émissions d'oxydes de soufre, de particules fines et d'oxyde d'azote. Cette procédure écologique est aussi économique. Pour chaque escale de douze heures, ce sont ainsi entre deux et quatre tonnes de gazole par navire qui sont économisées » commente Christophe Seguinot, Directeur technique de La Méridionale.
Une solution sur-mesure sécurisée
Dans les ports corses d'Ajaccio, de Bastia et de Propriano où escale La Méridionale, le branchement au réseau électrique n'est pas possible pour des raisons techniques. L'entreprise Air Flow, basée à Rousset, a donc imaginé une solution innovante, à partir du gaz naturel liquide. « Cette technologie est à la fois flexible, écologique et économique » explique Emilien Doye, Responsable projet « électrification des navires » chez Air Flow. « Le GNL est transporté et stocké dans des conteneurs réfrigérés à -161 degrés, afin qu'il conserve sa forme liquide. Avant d'être utilisé, le gaz est porté à température ambiante au moyen d'un réchauffeur atmosphérique puis envoyé dans le groupe électrogène qui le brûle afin de produire de l'électricité. »
La solution sera testée durant quinze jours sur le port d'Ajaccio. « Cette technologie éprouvée est utilisée par de nombreuses industries et soumise à des règles de sécurité drastiques. Elle ne présente aucun danger pour l'environnement et les riverains. L'essai est réalisé avec la validation de tous les organismes compétents en matière de sécurité » souligne Christophe Seguinot.
Un déploiement qui doit être porté par les autorités locales
« Nous espérons que le système séduira les gestionnaires de port et les collectivités locales. Cette solution ne peut en effet pas être déployée sans un investissement initial afin d'installer, de manière pérenne, les différents équipements sur le quai. L'investissement est notablement moins lourd que le raccordement des quais au réseau électrique » explique Benoît Dehaye, Directeur général. « Il convient également de faire évoluer la législation relative au transport du GNL. La Méridionale doit obtenir de l'administration les autorisations nécessaires pour acheminer les conteneurs. Une fois que ces conditions auront été remplies, tout navire équipé d'un branchement électrique pourra se connecter à ce dispositif, qui n'appartient pas de manière exclusive à La Méridionale. Plusieurs ports de la façade méditerranéenne, notamment Toulon, Nice et Monaco ont déjà fait connaître leur intérêt pour cette solution. »
Auteur : communiqué de La Méridionale.
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