Nouvelle norme ISO 45001

Classé dans la catégorie : Risques machines

Un reflet des nouvelles approches de santé et sécurité au travail.

L’Organisation internationale de normalisation (ISO) a publié en mars une nouvelle norme internationale sur la santé et la sécurité au travail : l’ISO 45001, destinée à prendre la suite de l'ancienne norme OHSAS 18001. Les différences entre ces deux normes reflètent la façon dont la gestion de la santé et de la sécurité au travail a évolué ces dernières années.

Dans sa présentation de la nouvelle norme ISO 45001, l'Association française de normalisation (Afnor), partie française de l'Organisation internationale de normalisation, insiste sur les changements qu'elle introduit par rapport à la norme OHSAS 18001.

Inciter les salariés à s'engager dans les politiques de prévention

Le premier changement est le renforcement des exigences en matière de participation des salariés dans les prises de décision impactant leur santé et leur sécurité. “Les salariés valident la pertinence des améliorations proposées, commente Frédéric Mounier, formateur expert des sujets SST chez AFNOR Compétences, ce qui contrebalance la prescription pure et induit une notion de performance liée à l’usage.” En guise d'exemple, l'AFNOR cite la question des équipements de protection individuels (EPI) : “À défaut de consulter les bénéficiaires, le risque est que ces équipements ne soient pas adaptés aux besoins d’usage... et donc non portés !” La norme intègre ainsi la volonté croissante d'obtenir l'engagement de l'ensemble des membres de l'entreprise aux politiques de prévention des risques.

Une vision élargie et transversale des questions de SST

Autre évolution notable : la nouvelle norme envisage les questions de SST de façon plus large et transversale qu'auparavant. Ainsi, “elle aborde la question des rythmes de travail, de l’aménagement des horaires, et plus largement de l’organisation du travail, ce qui est loin d’être inutile quand on sait que les risques psychosociaux y trouvent souvent leur source et que beaucoup d’entités vivent fréquemment des réorganisations”. Pour Frédéric Munier, cette façon de faire permet de mieux identifier les causes réelles d'accidents : “Nous rencontrons régulièrement des entreprises dans lesquelles des accidents mortels se sont produits, On constate que ces accidents sont liés à des improvisations des salariés, alors même que ces derniers connaissaient les consignes. Mais ils ne les ont pas respectées à cause de la pression temporelle”, confie-t-il.

Inscrire la prévention des risques dans une démarche de progrès global

Enfin, la nouvelle norme “positionne le thème de la SST au niveau de la direction de l'organisme. Elle demande d'impulser une démarche de prévention, contrairement à l'OHSAS 18001 qui était plutôt orientée vers la résolution des problèmes constatés.” Cette façon de faire traduit aussi une vision plus positive des politiques de santé et sécurité au travail, visant à souligner combien elles permettent, en prévenant les risques, de saisir des opportunités bénéfiques à la performance des organisations.

De la sorte, les principes fondateurs de la norme ISO45001 rejoignent notre propre vision : loin de représenter une contrainte, la prévention des risques est un élément essentiel d'une démarche de progrès global.

 

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