Le travail isolé : mise en place d’une démarche globale de prévention

Le fait qu’un salarié travaille seul ne constitue pas un risque en soi, mais cela multiplie les contraintes du travail et rend plus difficile l’intervention des secours lorsqu’un incident ou un accident survient sur le lieu de travail.

Pour décider qu’une situation de travail entre dans le cadre de travail isolé, il faut tenir compte de facteurs tels que l’organisation et l’environnement du travail ou encore les risques. De nombreuses entreprises et secteur d’activités sont concernés par le travail isolé. Ce dernier tend à se développer avec l’apparition des nouvelles méthodes de travail, le développement de l’automatisation, l’accroissement des horaires atypiques, le recours de plus en plus fréquent à la sous-traitance, etc.

L’employeur doit mettre en place une démarche globale de prévention afin d’assurer la sécurité et de protéger la santé de ses salariés. A cet effet, il doit instaurer des mesures de prévention et intégrer le travail isolé dans le cadre de l’évaluation des risques professionnels.

Le travail isolé : repérer les situations de travail

L’identification des situations de travail isolé doit être faite à partir des informations extraites du document unique. Il est important de questionner les salariés sur cet aspect de leur activité afin de pouvoir ensuite hiérarchiser les différentes situations rencontrées dans l’entreprise.

Le travail isolé : analyser les situations de travail

Cette analyse doit permettre :

  • d’identifier et de caractériser précisément les situations dans lesquelles les salariés peuvent se retrouver isolés, ainsi que tous les personnels concernés ;
  • de répertorier des typologies de situation de travail, en fonction du type d’activité, de la durée et la nature de l’isolement, de l’environnement de travail, des conditions dans lesquelles le travail est effectué, les risques liés aux postes de travail, etc. ;
  • de définir des actions compatibles avec l’organisation de l’entreprise et, le cas échéant, de définir des tâches à confier à des entreprises extérieures ;
  • de définir les critères de déclenchement d’alarme, correspondant aux situations réelles de détresse ;
  • de préciser les possibilités de vérification de la réalité des alarmes déclenchées.

A l’issue de cette analyse, il faut accepter que dans certains cas il faille renoncer au travail isolé au profit d’une modification de l’organisation de l’activité.

Le travail isolé : éviter les situations de dépassement de tâche

Il faut définir les tâches qu’un salarié doit réaliser et les actions qui sont de sa responsabilité de manière à éviter toute ambigüité car un travailleur isolé peut être tenté d’intervenir en dehors de son domaine de compétences (pour corriger une situation dégradée par exemple) et se trouver dans une situation à risque.

Le travail isolé : définir des mesures organisationnelles

Ces mesures, issues de l’analyse du travail, doivent être adaptées aux particularités de chaque entreprise et aux moyens disponibles. Ces mesures peuvent être les suivantes :

  • la mise en place des secours avec l’utilisation d’une procédure pour le suivi et la prise en charge des travailleurs isolés en situation de détresse ;
  • la mise en place de moyens de communication avec le poste de secours et des personnels affectés à ces tâches ;
  • une procédure de levée de doute afin d’éviter une multiplication du déclenchement de secours lors de fausses alarmes, etc.

Le travail isolé : définir des mesures techniques

Les mesures techniques peuvent être de différents ordres, comme par exemple :

  • utiliser des dispositifs d’alarme pour travailleur isolé (DATI) afin d’améliorer le délai d’intervention des secours et la prise en charge du travailleur isolé ;
  • utiliser des moyens de communications tels que le talkie-walkie ou le téléphone GSM ;
  • prévoir des moyens sonores comme par exemple le sifflet, etc.

Les mesures organisationnelles et techniques doivent être complémentaires et utilisées dans un cadre de transparence et en concertation avec les salariés concernés afin d’éviter l’incompréhension et un échec probable des mesures prises. L’ensemble du personnel doit être formé aux procédures et à l’utilisation du matériel mis en place par l’employeur.

Lorsqu’un ou plusieurs salariés travaillent sur des postes isolés, il est nécessaire de s’assurer d’une bonne organisation afin notamment d’intervenir suffisamment tôt en cas d’urgence. Les Editions Tissot ont conçu un schéma commenté dédié à ce travail isolé. Vous retrouverez cette documentation au sein des « Schémas commentés en Santé et Sécurité au travail ».

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Editions Tissot

 

 

 

Sur le même sujet : la fiche pratique Les travailleurs isolés

Réactions...

Cail Christian le :

La première question - suivant les 9 principes généraux de prévention - étant de valider la nécessité d'exposer le salarié à une situation de ' travail isolé" ? Dans bien des cas c'est l'habitude ou la facilité qui détermine de telles situations de travail. Cail Christian IPRP
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