Un quart des salariés sont en situation d'hyperstress, d'après une étude

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Une étude réalisée auprès de plusieurs milliers de salariés montre qu'un taux élevé d'entre eux est à un niveau de stress tel qu'il est dangereux pour leur santé. Les plus grandes différences s'observent non pas entre les sexes ou les âges mais en fonction des secteurs d’activité.

Le cabinet de conseil Stimulus a publié le 27 novembre 2017 une étude sur le stress au travail. Elle se fonde sur les réponses d'environ 30 000 salariés à des questionnaires reconnus (1). Elle étudie le niveau de stress, les manifestations d'anxiété et de dépression et les principaux facteurs de stress. Globalement, 24% des salariés sont dans un état d’hyperstress, c’est-à-dire à un niveau de stress trop élevé et donc à risque pour leur santé. En revanche, une moitié des salariés connaît peu de stress.

Les femmes sont plus touchées que les hommes (respectivement 28% et 20% de salariés en hyperstress et 46% et 55% avec peu de stress). Les cadres ne sont pas plus touchés que les non cadres. En revanche, les taux d’hyperstress varient selon les secteurs d’activité. Ceux de "la santé humaine et des actions sociales", des "arts, spectacles et activités récréatives", des "services" et des "activités financières et d’assurance". À l’opposé, les secteurs des "transports et entreposage", du "commerce", de "la production et distribution d’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution" et de "l’industrie manufacturière".

Anxiété, voire dépression

Environ la moitié de ces salariés présentent des niveaux élevés d’anxiété et un salarié sur six est sans doute atteint d’une pathologie anxieuse. Les niveaux dépressifs élevés sont nettement moins fréquents, ne touchant que moins d’un tiers des salariés et, parmi eux, 6% ont probablement une dépression, au sens médical du terme. Les non cadres ont un peu plus de manifestations dépressives que les cadres (31% de niveau dépressif élevé versus 27%) mais le taux de pathologie dépressive est comparable. Les niveaux dépressifs élevés progressent avec l’âge. Ils vont de 23% chez les moins de 30 ans pour atteindre 31% pour les 40-50 ans et les plus de 50 ans. Cette progression s’observe aussi en fonction de l’ancienneté dans l’entreprise. Les salariés du secteur "des arts, spectacles et activités récréatives", de l'administration publique et de la "santé humaine et action sociale" sont les plus touchés.

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L'étude de Stimulus porte également sur les facteurs de stress. Certains sont plus fréquents que d'autres, le danger qu'ils comportent est également plus ou moins important. Les exigences liées au travail arrivent en tête, aussi bien en termes de fréquence que d'intensité du danger. "Devoir traiter des informations complexes et nombreuses" et "manquer de temps" concernent respectivement 72% et 62% des salariés et "leur impact en termes de stress est très fort", expliquent les auteurs de l'étude.

Les changements touchent aussi un nombre important de salariés. 88% estiment ainsi que "leur métier nécessite de s’adapter sans cesse" et 76% qu’il leur est "impossible de prévoir leur travail dans deux ans". Mais ces changements apparaissent être moins une source de stress que les premières.

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"Il est important de noter que certains facteurs de stress, même s’ils ne touchent qu’une minorité de salariés, sont une source importante de stress chez ceux qui y sont exposés. C’est le cas du "manque de soutien moral au travail" (33% des salariés), le fait que "mon travail ne me fait pas sentir utile ni ne me donne une bonne image de moi" (29%) ou encore "une mauvaise ambiance au travail" (27%)", estime Stimulus. Finalement, les difficultés relationnelles concernent un nombre limité de salariés.

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(1) Pour les niveaux de stress, la population étudiée se compose de 32 137 salariés travaillant dans 39 entreprises de secteurs d’activité très variés. Les niveaux ont été évalués avec l'échelle MSP (Mesure du Stress Psychologique) à 25 ou à 9 items. Les deux versions de cette échelle reconnue par les organismes officiels de santé au travail possèdent un étalonnage permettant de distinguer trois niveaux : peu de stress, stress moyen, et hyperstress.

En ce qui concerne les manifestations d'anxiété et de dépression, l'échantillon étudié est composé de 6 875 salariés, répartis dans 16 entreprises, là aussi de "secteurs d’activité variés", avancent les auteurs de l'étude. Les manifestations sont évaluées au moyen de la HAD (Hospital Anxiety and Depression Scale). Les scores obtenus permettent de distinguer 4 états pour chacune des deux dimensions anxieuse et dépressive : pas de symptômes, symptômes légers, symptômes importants et probabilité d’une pathologie.

Pour l'étude des facteurs de stress, l'échantillon étudié était composé de 8 217 salariés, répartis dans 17 entreprises. Le questionnaire administré était le FRPS33 (Facteurs de Risques Psychosociaux en 33 items), élaboré à partir des recommandations de l’Insee.

Les questionnaires sont administrés en ligne. Les sondés sont des volontaires, salariés d'entreprises volontaires.

 

 

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