Qualité de vie au travail : qui peut le moins peut le mieux

On a rarement autant parlé de QVT qu’aujourd’hui et pourtant les salariés français considèrent qu’elle se dégrade de plus en plus.

Il faut dire que dans certaines entreprises les plans d’actions à rallonge ressemblent à des catalogues plus qu’à des stratégies. Pour aller à l’essentiel on peut choisir de passer de la quantité à la qualité en matière d’actions QVT. Certes choisir c’est renoncer, mais c’est ici renoncer à l’inefficacité.

Qualité de vie au travail : la censure par l’abondance

Dans la plupart des cas, le problème n’est pas l’absence d’action mais le trop plein. Après le diagnostic on propose souvent une action par problème, soit parfois jusqu’à 50 actions pour une seule entreprise. Comment démarrer 50 actions en même temps et s’assurer de leur pertinence ? Peut-on raisonnablement attendre plus d’efficacité du chaos que d’une stratégie ? Les plans d’actions sont alors tellement difficiles à initier que la montagne accouche d’une souris. En plus du temps perdu on se retrouve avec une frustration supplémentaire issue de la déception des attentes crées. Résultat ? Des salariés qui ont moins confiance dans l’entreprise et qui ne s’investiront plus dans ce type de projet. Identifier les meilleures actions c’est savoir ce qui les différencie des autres. Ça suppose de connaître au préalable les spécificités d’une action efficace.

Qualité de vie au travail : 5 critères pour choisir

Pour éviter les frustrations et faciliter les choix, quelques critères simples peuvent être utilisés. L’idée n’est pas de faire plus mais de faire mieux.

Voici 5 conditions sine qua non de l’efficacité des actions QVT :

  • l’action est COMPREHENSIBLE : celui à qui je viens d'expliquer l'action peut l'expliquer à quelqu'un d'autre sans mon aide ;
  • l’action est COHERENTE : je vois clairement le rapport entre le problème, l'action et le résultat escompté ;
  • l’action est LOCALEMENT EFFICACE : l'impact positif attendu est directement perceptible au niveau des personnes/équipes concernées ;
  • l’action est SIMPLIFICATRICE : l'action vise à simplifier le travail et n'est pas un ajout de contrôle ou de reporting ;
  • L’action est REALISTE : l'action peut être mise en place rapidement et ne nécessite pas de repenser toute l'organisation et toutes les habitudes des équipes.

Lorsqu’une idée ne valide pas un des critères elle est retravaillée ou abandonnée si ça n’est pas possible. Prenons une action telle que « décorer les bureaux avec des orchidées » pour répondre à un problème d’ambiance dans une équipe : l’action est compréhensible par tous car bien formulée, elle est localement efficace car chacun à un bureau, elle n’ajoute pas de complexité au travail et semble réaliste car elle ne modifie pas toute l’organisation. Le problème c’est qu’elle n’est absolument pas cohérente avec le problème d’ambiance et elle doit donc être écartée ou retravaillée.

Les plans d’actions QVT doivent ressembler à des lasers plus qu’à des halogènes: ils éclairent une surface plus petite mais avec une intensité bien plus grande. C’est en se rappelant que le « Q » de QVT signifie Qualité et pas Quantité qu’on promet moins pour agir mieux.

Adrien Chignard, Psychologue du travail et fondateur de Sens & Cohérence

Editions Tissot

 

 

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