Le document unique pour faire émerger une culture de la sécurité

Classé dans la catégorie : Général

Pour promouvoir la santé et la sécurité au travail, les entreprises, comme du reste les pouvoirs publics, ont tendance à privilégier les consignes, les conseils, les contraintes et bien sûr les contraventions en cas de manquement avéré.

Or comme le souligne la dernière livraison du magazine canadien Prévention au travail, cet arsenal normatif et répressif “peut servir à redresser une situation, mais il n’éduque pas”, si bien qu'il n'a “qu’un effet mitigé sur l’adoption de comportements sécuritaires par les individus”.

Préférer la responsabilisation à la simple obéissance

Pour transformer plus en profondeur les comportements humains, la psychologue québécoise Renée Cossette propose de “troquer ce paradigme autoritaire pour une vision plus respectueuse de l’humain” et de “favoriser le savoir-être et la communication plutôt que l’obéissance” afin de favoriser l'émergence d'une véritable culture de la prévention. Ses préconisations sont issues de son expérience de terrain : “Lorsque j’ai commencé à travailler dans les entreprises, en 1990, je voyais qu’on faisait beaucoup appel à l’obéissance, ce qui était normal. Je me suis dit qu’on pourrait pourtant emprunter un autre chemin, avoir une approche non répressive, et donner de la formation pas pour performer, mais pour transformer”, explique-t-elle. En d'autres termes, il s'agit donc de privilégier la responsabilisation à la seule obéissance qui souvent se traduit par un simple respect formel des normes imposées par une autorité extérieure à l'individu ou à l'entreprise.

Le facteur déclenchant de l’évaluation des risques

Pour Renée Cossette, le point de départ de la démarche n'est donc plus tant la connaissance des règles si nécessaire soit-elle que la prise de conscience des risques Il s'agit donc de permettre aux travailleurs de passer du monde abstrait des normes au monde concret des risques existant vraiment dans l'entreprise. En prenant ainsi conscience des risques réels, les individus les intériorisent et modifient leurs comportements, non pour se conformer à une norme mais pour éviter vraiment les accidents.

Le document unique, vecteur de prise de conscience

Ces observations ne peuvent qu'intéresser les professionnels de la prévention. Elles soulignent en effet que la réalisation du document unique d'évaluation des risques professionnels représente un outil précieux dans la promotion d'une culture de la sécurité fondée sur la responsabilisation de chacun. En effet, en permettant à chacun d'identifier les risques présents dans l'entreprise, il favorise grandement la prise de conscience permettant à chacun d'adopter volontairement des comportements réellement sécuritaires.

Pour aller plus loin : Prévention au travail, hiver 2016-2017, Volume 29, n°4, consultable sur : www.preventionautravail.com ; lire l'article : L’approche humaniste, au cœur de la culture de prévention

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