Une nouvelle tendance managériale

Classé dans la catégorie : Général

Réconcilier travail et plaisir.

Le bien-être des salariés est désormais au cœur des préoccupations des entreprises”, observent les contributeurs d'une récente livraison de la Revue des Affaires (1) . Un mouvement révélateur de la façon dont la notion de “conditions de travail” a évolué ces dernières années.

Depuis quelques années, le thème du bonheur au travail a fait une irruption fracassante dans l'univers managérial, de nombreuses entreprises revendiquant ouvertement leur volonté de promouvoir le bien-être de leurs salariés. Plusieurs facteurs l'expliquent.

Le bonheur des salariés, levier de performance

Pour Sophie Peters, journaliste et chroniqueuse sur Europe 1, cet engouement s'explique d'abord par “la prise de conscience que la performance économique ne saurait aller sans a performance sociale. Que l'une permet l'autre”. De nombreuses études ont en effet démontré que les salariés heureux étaient des salariés plus performants, plus engagés et plus loyaux. Cela a conduit à un salutaire renversement de perspective. Alors que l'amélioration des conditions de travail était peu ou prou considérée, par les entreprises, comme un coût, elle est maintenant envisagée comme un investissement des plus rentables.

Une profonde aspiration des salariés

Le succès du thème du bonheur professionnel s'explique aussi par une profonde aspiration des salariés eux-mêmes. En effet, comme l'a bien perçu la sociologue Dominique Méda, les Français “ont des attentes extrêmement fortes en matière de réalisation et d'expression de soi dans le travail”. Si bien que, pour l'expert en management Philippe Schleiter, “lorsque l'on réduit le bonheur professionnel à une forme de confort et de protection, on méconnaît les ressorts profonds du bonheur humain”. Et de préciser que les salariés véritablement heureux sont ceux qui jouissent d'autonomie, peuvent interagir avec leurs collègues, prendre des risques, poursuivre des objectifs exaltants en disposant des moyens pour cela et ont ainsi le sentiment d'être utiles et reconnus pour leurs compétences.

Au-delà des besoins matériels, des besoins psychologiques

Pour ces experts, le bonheur professionnel est donc favorisé par certains types d'organisations et de management. “Dans le modèle de la bureaucratie hiérarchique, les besoins psychologiques universels du salarié ne sont pas pris en compte, d'où son désengagement. Les études empiriques en psychologie démontrent que si, en revanche, ces besoins de confiance, de réalisation de soi et d'auto-direction sont satisfaits, le salarié va se sentir heureux. Par conséquent, ce salarié aura envie de donner le meilleur de lui-même”,explique Isaac Getz, professeur de management à l'ESCP Europe.

Ces observations ne sont pas neutres pour les professionnels de la prévention des risques. D'abord parce que l'évolution de la conception du bonheur professionnel a suivi une évolution parallèle à celle de la prévention des risques, appelée à accorder une attention croissante aux risques psychosociaux. Ensuite parce que cette tendance managériale vient confirmer que le souci du bien-être physique et psychologique des salariés est bel et bien un levier de performance au-delà d'une exigence éthique.

(1) La Revue des Affaires, n°6, octobre 2016, consultable sur www.larevuedesaffaires.fr.

Auteur : La rédaction de Point Org Sécurité

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