L'OPPBTP livre une enquête sur le document unique

En cohérence avec le Plan Santé au travail 3, qui donne la priorité à la prévention primaire et au développement de la culture de la prévention dans les entreprises, le programme prioritaire du plan stratégique Horizon 2020 de l'Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) a pour objectif de faire en sorte que 100 % des entreprises du BIP disposent d'un document unique et d'un plan d'action à jour d'ici à cinq ans. Pour accompagner au mieux les 237 000 entreprises adhérentes, l'OPPBTP a fait réaliser une enquête sur le document unique d'évaluation des risques (DUER) par l'institut ViaVoice. « Elle va permettre d'orienter nos actions d'incitation à la réalisation de l'évaluation des risques et de créer de nouveaux outils d'accompagnement pour aider les entreprises, notamment les TPE, à formaliser les actions de prévention », a déclaré Marie-Christine Guillaume, directrice des services et prestations de l'OPPBTP.

Premier enseignement : si 82 % des entreprises interrogées déclarent avoir réalisé leur document unique, il existe un écart significatif entre celles de plus de 50 salariés (98 %) et celles de moins de 5 salariés (76 %). Avec des différences par métiers : charpente / couverture (91 %), TP/génie civil (87 %), lots techniques (84 %), gros œuvre, maçonnerie, taille de pierre (80 %), second œuvre (78 %)... Mais l'étude révèle surtout que parmi les facteurs qui incitent les entreprises à procéder à l'évaluation des risques, l'obligation réglementaire arrive en tête (84 %), loin devant la volonté d'améliorer les conditions de travail (22 %). « le document unique n'est pas considéré comme l'outil principal de gestion de la prévention, constate Paul Duphil, secrétaire général de l'OPPBTP. Même dans les grandes entreprises, il est avant tout vu comme un document réglementaire et non comme un document opérationnel. » Parmi les entreprises qui ont réalisé leur document unique, seules 54 % l'ont associé a un plan d'action. Il s'agit, pour 95 %, d'entreprises de 50 salariés et plus, 67 % sont dans les métiers des TP/génie civil et 58 % sont affiliées à une organisation professionnelle. Principaux risques traités : les chutes de hauteur, de plain-pied ou d'objets (42 %), les accidents routiers (10 %) et les TMS (6%).

Pour près de trois entreprises sur quatre (73 %), le DUER constitue une démarche collective. Pour 40 %, une grande partie de l'entreprise a été associée à l'élaboration de ce document, en particulier dans les métiers charpente et couverture (45 %) ; pour un quart des entreprises interrogées, personne n'a été associé. Le taux d'entreprises ayant présenté le DUER à l'ensemble des collaborateurs, après réalisation, est de 62 %. Malgré tout, seules 50 % d'entre elles déclarent que le document unique est connu de leurs collaborateurs (16 % très bien connu et 34 % assez connu). Les entreprises sont partagées quant à l'impact du document unique : 52 % considèrent qu'il n'y en a aucun. Ce sentiment est plus fortement ressenti par les entreprises n'étant affiliées à aucune organisation professionnelle (60 %). Le manque de temps (54 %) est le principal facteur dissuasif. Les entreprises attendent notamment une simplification de la démarche et son adaptation à la taille de l'entreprise. « II faut faire du document unique un document pratique », conclut Paul Duphil.

 

 

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