Une technologie prometteuse pour évaluer l’exposition aux aérosols de MDI

Les travailleurs qui pulvérisent des produits à base de MDI (diisocyanate-4,4’ de diphénylméthane) pour l’appliquer, par exemple, comme mousse isolante (polyuréthane), sont exposés à des aérosols pouvant provoquer de l’asthme professionnel.

Or, en matière de prévention, la cartographie des milieux de travail contenant du MDI n’est pas optimale en raison du manque d’efficacité des dispositifs d’échantillonnage de cette substance chimique. Les systèmes avec filtre sous-estiment l’exposition réelle et ne permettent que de trop courtes périodes d’échantillonnage, tandis que les méthodes avec barboteurs, qui sont encore la référence pour ce type de procédé, présentent d’importantes limites en regard des capacités de de mesurer l’exposition en zone respiratoire.

Des scientifiques ont voulu adapter un dispositif pouvant prélever plus efficacement les aérosols de MDI et évaluer les performances d’un échantillonneur nouvellement commercialisé, soit l’ASSET™ EZ4-NCO. « Il est nécessaire de pouvoir évaluer quantitativement et de façon sécuritaire les milieux de travail dans lesquels le MDI est pulvérisé pour bien protéger les travailleurs. Il est connu que l’échantillonnage du MDI, lorsqu’il est sous forme d’aérosols hautement réactifs, comme dans l’application de mousse isolante, peut être un défi si les techniques de collection par filtre sont utilisées, en raison de la difficulté à les stabiliser efficacement », explique Silvia Puscasu, professionnelle scientifique à l’Institut de recherche Rober-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).

Les chercheurs ont donc testé une solution de rechange en utilisant un capteur individuel de particules avec la configuration microbiologique (CIP10M) dont le milieu capteur aqueux a été remplacé par un cosolvant non volatil dans lequel un agent de dérivation a été introduit. Par la suite, ils ont comparé les résultats d’échantillonnage obtenus avec le CIP10M, le barboteur et l’ASSET™ EZ4-NCO dans un environnement contenant des aérosols de MDI générés pendant la pulvérisation de mousse polyuréthane. Les résultats ont montré que le CIP10M donne des niveaux de MDI monomère légèrement plus faibles et des niveaux d’oligomères plus élevés que ceux obtenus avec les barboteurs. Pour sa part, l’ASSET™ EZ4-NCO sous-estime les niveaux de MDI. La technologie CIP10M a été évaluée comme une avenue prometteuse pour les hygiénistes du travail qui veulent évaluer les niveaux de MDI lorsque des mousses isolantes à base de cette substance sont pulvérisées.

Les résultats de cette étude intitulée Développement d’un nouveau dispositif d’échantillonnage des aérosols de diisocyanate-4,4' de diphénylméthane (MDI) utilisé lors de la pulvérisation de mousse isolante peuvent être consultés sans frais à https://www.irsst.qc.ca/actualites/id/359/une-technologie-prometteuse-pour-evaluer-lexposition-aux-aerosols-de-mdi.

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